Boris Chaumette
MD-PhD en psychiatrie et neurosciences
Aujourd’hui Chef de Clinique à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, Boris Chaumette travaille aussi avec l’INSERM à l’institut de Psychiatrie et de Neurosciences de Paris.
Il étudie notamment la génétique et l’épigénétiques des troubles psychiatriques ; la connaissance clinique des troubles psychiatrique, bien qu’encore incomplète, est riche, et il manque de véritable données biologiques concernant ces troubles.
Actuellement, Monsieur Chaumette étudie plus particulièrement les troubles schizophréniques. Il est important d'étudier les facteurs en cause dans la schizophrénie, cette maladie touchant 600 000 personnes en France, et se déclarant chez des patient·e·s jeunes. Le site de la fondation Bettencourt-Schueller nous renseigne sur cette recherche : « 1% de la population mondiale est atteinte de schizophrénie. Nombreux sont les individus qui présentent des symptômes atténués pendant plusieurs années avant de déclarer une schizophrénie. Quels sont donc les mécanismes qui conduisent ces individus à développer une psychose ? Les recherches actuelles se heurtent au problème de la complexité et de l’hétérogénéité des troubles psychotiques. » Boris Chaumette s’intéresse notamment à l’identification des facteurs biologiques intervenant dans la transition psychotique. Il observe par exemple l’influence de facteurs génétiques et épigénétiques (comme la consommation de cannabis durant l'adolescence) dans le développement de la maladie schizophrénique. Il veut aussi rappeler que les psychoses, bien que pouvant être dues en partie à des facteurs environnementaux, peuvent parfois être secondaires à un trouble génétique ou métabolique.
Le prix Louis Forest de la Chancellerie des des Universités en sciences de la vie lui est décerné pour ses travaux de thèse de neurobiologie « Identification des facteurs biologiques de la transition psychotique ».
Catherine Vidal
Neurobiologiste et essayiste féministe
Doctorante en neurophysiologie, Catherine Vidal a suivi une carrière de chercheuse à l’Institut Pasteur en infectiologie appliquée à la neurologie. Elle est aujourd'hui directrice de recherche honoraire à l'Institut Pasteur. Elle est également co-fondatrice du réseau NeuroGenderings qui travaille sur les sources et la fiabilité des études sur le genre en neurologie.
Madame Vidal est nommée en 2013 au Comité d’éthique de l’Inserm où elle co-dirige le groupe de travail sur "Genre en Recherche et en santé" qui étudie notamment les prises en charge genrées en médecine (telle que la prise en charge des maladies cardiovasculaires qui est optimisée pour les hommes, et le phénomène inverse dans le cadre de l'ostéoporose).
De plus, elle est membre de l’institut Emilie du Châtelet présidé par Catherine Louveau dont les objets sont le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre, . Elle est aussi membre de ONU Femmes France, du Laboratoire de l’égalité, et de l’association Femmes et sciences. Elle co-dirige également la collection « Egale à égal » aux éditions Belin, une collection consacrée à l’égalité femmes/hommes en partenariat avec le Laboratoire de l’égalité. Elle a par ailleurs publié de nombreux ouvrages consacrés à la construcion biologique et sociale du genre, notamment Femmes et santé, encore une affaire d’hommes ? avec Murielle Salle comme co-autrice dans la collection Egale à égal.
Ainsi, il n'y a personne de plus qualifié pour nous donner un conférence intitulée "Genre et santé, une préoccupation éthique".
Abstract: "En matière de santé, femmes et hommes ne sont pas logés à la même enseigne. Non seulement pour des causes biologiques, mais aussi pour des raisons sociales, culturelles et économiques. Les préjugés liés au genre influencent les pratiques médicales, la recherche, l’enseignement et le comportement des soignant·e·s comme des patient·e·s. Ils conduisent à des situations d’inégalité et de discrimination entre les sexes dans l’accès aux soins et la prise en charge médicale. Considérer le genre dans la santé constitue un enjeu de bioéthique majeur."
Le Dr. Catherine Vidal a été promue au grade d’officier de la Légion d’honneur en 2019.
TEDxParis 2011 Catherine Vidal : Le cerveau a-t-il un sexe ?
Mathieu Matéo
Chercheur en biologie des fièvres hémorragiques virales
Mathieu Matéo, après avoir obtenu un DEUG SVT à l'UCBL1, puis rejoint l'ENS de Lyon pour suivre la licence et le master de biologie moléculaire et cellulaire, il a obtenue son doctorat en virologie en 2010 avec comme objet de sa thèse le rôle de la protéine vp24 dans la réplication, la pathogénicité et l’adaptation du virus Ebola. Il a ensuite réalisé son post-doc à la Mayo Clinic (Rochester, Minnesota, USA) afin d'étudier les mécanismes d'entrée du virus de la rougeole.
En 2014, il reçoit une bourse de l’Institut Pasteur afin de travailler dans l'Unité de Biologie des Infections Virales Emergentes (UBIVE) de Sylvain Baize à Lyon. Il obtient en 2017 un poste de Chargé de recherche.
L'UBIVE fait partie de l'Institut Pasteur, et est délocalisé à Lyon afin de pouvoir profiter du laboratoire INSERM P4 Jean Mérieux, seul laboratoire de niveau 4 permettant la réalisation de ces recherches. En effet, les fièvre virales hémorragiques très létales sont étudiées dans des laboratoires aux conditions particulières, or Mathieu Matéo consacre sa recherche à l’étude des fièvres virales hémorragiques notamment celles induites pas le virus Ebola ou le virus Lassa.
L'UBIVE joue aussi le rôle de Centre National de Référence des fièvres hémorragiques virales, elle a notamment été très impliquée en France et sur le terrain en Afrique de l’Ouest lors de l’épidémie à virus Ebola de 2014.
Mais que sont les fièvres hémorragiques virales ?
Les fièvres hémorragiques virales sont un ensemble de maladies causées par des virus de familles différentes. La plupart du temps asymptomatiques, elles comptent toutefois parmi elles les fièvres bien connues fièvres d’Ebola, de Lassa, ou la maladie de Marburg dont la létalité très élevée survient en quelques jours suite à une défaillance multi-viscérale. Ces maladies graves, qui défraient parfois la chronique, comme au cours de l’épidémie Ebola de 2016, sont délaissées par les laboratoires pharmaceutiques du fait de leur zone d’endémie située dans des pays en voie de développement. L’absence d’options thérapeutiques viables, ainsi que leur létalité importante pouvant atteindre jusqu’à 90% des infectés, en font un important problème de santé publique.
Récemment , Mathieu Matéo a participé à l’avancée des connaissances physiopathologiques concernant la fièvre de Lassa, notamment dans l'étude de l'interaction du virus de Lassa avec le système immunitaire. Son projet actuel consiste en l’élaboration d’un vaccin en une injection contre le virus Lassa, qui a montré des résultats concluants chez le macaque.
Il viendra donc nous présenter ses travaux lors de la conférence "Approches vaccinales contre la fièvre de Lassa"
Abstract: "La fièvre de Lassa est un problème de santé publique en Afrique de l’Ouest, causant plusieurs milliers de décès chaque année depuis la découverte du virus Lassa au Nigéria en 1968. La pathogénèse de la fièvre de Lassa reste mal connue et il n’existe à ce jour aucun vaccin disponible et aucun traitement efficace. Ceci s’explique en partie par le manque de recherche qui nécessite un laboratoire de type P4. L’unité de Biologie des Infections Virales Emergentes (UBIVE) s’intéresse tout particulièrement à ce virus et développe depuis plusieurs années des outils et modèles afin d’élucider les mécanismes de la pathogénicité du virus Lassa et de développer des approches prophylactiques et thérapeutiques. Un vaccin récemment développé à l’UBIVE est déjà en phase clinique chez l’homme, avec l’espoir de le mettre rapidement à disposition des pays exposés au virus Lassa."
Pour comprendre les enjeux et le statut actuel de la lutte contre la fièvre de Lassa (Médecins Sans Frontière) : https://www.msf.org/lassa-fever-challenging-disease-diagnose-and-treat?component=video-255436
Claire Rougeulle
Généticienne et directrice de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Claire Rougeulle a fait ses études à l’université Pierre et Marie Curie à Paris. Elle a réalisé sa thèse à l’Institut Pasteur, sous la direction de Philip Avner, où elle étudié le centre d’inactivation du chromosome X. Elle a ensuite effectué un post doctorat à l’Université de Médecine de Harvard. Elle rejoint ensuite l’équipe de Philip Avner afin d'étudier les modifications de la chromatine impliquées dans l’inactivation du chromosome X.
L'inactivation du chromosome X est un physiologique chez l'individu (46,XX) conduit à l'arrêt de l'expression de la majorité des gènes du chromosome X inactivé. Cela s'appelle l'hétérochromatinisation du chromosome X. Cette inactivation se ferait au hasard sur l'un des deux chromosomes X.
Dans ce processus d'activation/inactivation, des facteurs à la fois génétiques et épigénétiques ( = mécanismes modifiant de manière réversible, transmissible et adaptative l'expression des gènes sans en changer la séquence nucléotidique) semblent être à l'oeuvre.
En 2009, elle prend la direction de l’équipe « ARNs non-codants, différenciation et développement » du Centre d’Epigénétique et Destin Cellulaire à l’Université Paris-Diderot. Son équipe s’intéresse à la fonction des longs ARNs non-codants dans l’expression génétique. Ils étudient aussi le rôle de ces ARNs non-codants dans l’évolution des stratégies d’inactivation de l’X.
Récemment, Claire Rougeulle a découvert avec son équipe XACT, un lncARN qui recouvre les chromosomes X inactifs. En 2019, elle a reçu la médaille d’argent du CNRS, récompensant l’importance de ses travaux. Elle, depuis un an, directrice adjointe de l'Institut d'épigénétique et destin cellulaire.
Claire Rougeulle viendra nous donner la conférence " Inactivation du chromosome X : des ARNs au service de l'égalité Femme-Homme".
Abstract : "Chez les mammifères, la différence chromosomique entre les sexes entraîne un déséquilibre de dose pour tous les gènes portés par le chromosome X, présents en 2 copies chez les femelles et une seule chez les mâles. En pratique, ce déséquilibre est compensé par la mise sous silence d’un des deux X chez les femelles. Cette inactivation du chromosome X, paradigme des régulations épigénétiques, est mise en place très tôt au cours du développement embryonnaire et est indispensable à la survie de l’embryon. L’inactivation touche aléatoirement le chromosome X d’origine maternelle ou paternelle, de sorte que chaque individu femelle ait une mosaïque de cellules dans lesquelles l’un ou l’autre de ses chromosomes X est actif. Ce mosaïcisme peut avoir des conséquences sur les manifestations phénotypiques de mutations liées à l’X.
L’inactivation du chromosome X est gouvernée par un ensemble d’ARN non-codants dont l’acteur principal, XIST, a la propriété de recouvrir le chromosome à partir duquel il est transcrit et d’induire une série de modifications conduisant à l’extinction transcriptionnelle stable du chromosome concerné. D’autres ARN non-codants contribuent également à réguler ce processus, en lien avec le développement embryonnaire et selon des spécificités d’espèces. Nous discuterons en particulier des mécanismes mis en jeu chez l’humain, qui ont été pendant longtemps sous étudiés et dont on sait maintenant qu’ils divergent de manière notoire par rapport au modèle souris."
Connaissances actuelles de l'inactivation du chromosome X (XCI) dans le développement humain, publié par l'équipe de Claire Rougeulle
Claire Rougeulle - Talents CNRS : XIST dans l'inactivation du chromosome X