10 novembre 2022

Conférencier.ère.s

Dr Agnès Baude – Inmed, Marseille

Titre: Développement de l’innervation inhibitrice perisomatique dans l’hippocampe chez la souris, le singe et l’humain.

Récemment, notre équipe a montré que, chez la souris en développement, un changement abrupt s’opère dans l’hippocampe CA1 au début de la deuxième semaine post-natale (P8-P9). En effet, l’activité des neurones principaux de CA1 est synchronisée par des mouvements myocloniques spontanés avant P9, puis une dynamique interne, indépendante de ces mouvements spontanés émerge progressivement après P9. Ce changement est accompagné de la mise en place rapide de l’inhibition périsomatique suggérant que le développement de cette inhibition par une population spécifique de neurones GABAergiques (neurone en panier) inaugurerait l’émergence de la dynamique interne de l’hippocampe. Il nous paraissait alors essentiel de déterminer à quel moment cette inhibition périsomatique émerge au cours du développement de l’hippocampe chez le primate humain et nonhumain, non seulement pour comprendre les mécanismes physiologiques qui sous-tendent le développement précoce du cerveau, mais aussi pour évaluer si elle pourrait constituer un biomarqueur précieux pour les troubles cognitifs du développement neurologique. Pour ce faire, nous avons réalisé plusieurs marquages immunohistochimiques utilisant des marqueurs GABAergiques tels que GAD65, VGAT, ainsi que des marqueurs spécifiques des deux populations de neurones « en panier », la synaptotagmine2 exprimée par les neurones à parvalbumine (PV) et CB1 (récepteur cannabinoïde de type 1) exprimé par les neurones à cholecystokinine (CCK). Nos premiers résultats montrent que chez le primate humain et non-humain, comme dans le modèle murin, l’innervation GABAergique s’installe progressivement dans l’hippocampe.

Alexandre Humbert et Dr. Rémy Lefèbvre – Vétérinaires, docteurs en sciences

Titre: Rôle des points de contact mitochondrie-réticulum endoplasmique dans les maladies métaboliques

Les mitochondries et le réticulum endoplasmique interagissent au niveau de points de contacts appelés MAMs (pour Mitochondria-Associated (ER) membranes). Ces structures dynamiques servent de plateforme de signalisation et sont impliquées dans de nombreuses fonctions cellulaires, notamment la régulation du métabolisme énergétique.

Les données récentes montrent que les MAMs sont altérées dans le contexte des maladies métaboliques et l’altération de ces structures serait impliquée dans la physiopathologie de ces maladies dans plusieurs organes.

Dr Fabrice Lavial – CRCL

Titre: Contrôle de l’identité et la plasticité cellulaire au cours du développement embryonnaire, de la reprogrammmation et de l’oncogenèse

Je présenterai en détails les concepts d’identité et de plasticité cellulaire et j’illustrerai mes propos avec des travaux récents de l’équipe qui visent à comparer les trajectoires de cellules qui s’engagent en reprogrammation ou en transformation oncogénique. Plus globalement, nous discuterons l’intérêt potentiel des approches de conversion cellulaire pour le développement de therapies regeneratives ou anti-cancéreuses.

Dr. Sylvain Monnier et Dr. Malèke Mouelhi

Titre: Taille du cellulaire et nucléaire, que peut-on apprendre sur le fonctionnement des cellules?

Le développement de nouvelles technologies nous permet désormais de mesurer les cellules avec précision, ainsi que de reproduire des contraintes mécaniques physiologiques. Nous montrerons ce que l’on peut apprendre sur les mécanismes cellulaires fondamentaux et notamment la physique des cellules grâce à ces nouvelles approches quantitatives.

Dr. Hélène Dutartre – CIRI

Titre: Oncogénèse induite par HTLV-1 : focus sur l’interaction avec la réponse immune innée.

HTLV-1 was the first human retrovirus discovered in 1980. It infects 5-10 million people worldwide but this is probably underestimated as HTLV-1 infection is largely neglected. HTLV-1 causes a chronic and mostly asymptomatic infection except for 3-8% of patients who develop one of two severe diseases: ATLL (adult T-cell leukemia/lymphoma), and HAM/TSP (HTLV-1 associated myelopathy) a neurodegenerative disease. Currently, the mechanisms enabling chronic infection and progression towards one or the other disease remain unknown. HTLV-1 can be transmitted sexually, by blood or breastfeeding.

In contrast to other retroviruses such as HIV, HTLV-1 viral particle is poorly infectious, the infectious agent being the infected cell. Upon individual infection, the infectious agent encounters the host’s innate immune cells, among them dendritic cells (DC) and plasmacytoïd dendritic cells (pDC). These cells are found in the organism at the different viral entry points and act as immune system sentinels, sampling incoming pathogens and triggering the adaptive immune response. Thus, interactions of HTLV-1 with dendritic cells could jeopardize their functions to shift toward a tolerant environment favorable to the establishment of the infection.

In this lecture I will present how HTLV-1 manipulate DC and pDC using viral and non-viral triggers, to favor its own dissemination and persistence.

Dr. Antoine Delinière – Hôpital Louis Pradel Laboratoire MeLis, INMG

Titre: Evaluation électrophysiologique et in vivo du canal hERG impliqué dans le syndrome du QT long congénital.

Le canal hERG est un canal potassique présent à la surface des cardiomyocytes. Il est un acteur majeur de la repolarisation ventriculaire et assure une fonction de protection contre les arythmies. Son dysfonctionnement, d’origine génétique (syndrome du QT long congénital de type 2) ou iatrogène (blocage par de très nombreux médicaments), entraîne une prolongation de la durée de la repolarisation et peut exposer les patients à des pertes de connaissance ou une mort subite par arythmie ventriculaire.

Dans ce travail nous développons une méthode originale d’étude de ce canal, in vitro via son expression par les ovocytes de Xenopus laevis et in vivo grâce au modèle du nématode Caenorhabditis elegans qui exprime un canal homologue à celui de l’humain. Ainsi nous pouvons caractériser les mutations des patients pour mieux comprendre leurs mécanismes et élaborer des stratégies thérapeutiques personnalisées.